Résidences propriétaires

Nos adversaires ajoutent que rien de ce que produit un être conformément à sa nature propre ne peut être autrement, mais que tout ce qu’il produit arrive forcément et de toute nécessité. Non pas que cette nécessité soit violence. Mais du moins cette nécessité exige que ce qui n’est pas naturel ne puisse pas être, le concours des circonstances étant tel qu’il devient impossible qu’un être n’en subisse pas l’influence ; impossible, par suite, qu’un être soit mû différemment et non pas précisément comme il est mû. Ainsi, qu’on lance une pierre d’une hauteur, elle ne pourra pas ne pas être portée en bas, si rien ne s’y oppose. Elle a en elle en effet la pesanteur qui détermine ce mouvement d’une manière naturelle. À ce compte, alors même que des causes extérieures concourent au mouvement naturel de la pierre, ce n’en est pas moins nécessairement que la pierre est emportée suivant sa nature ; de même que c’est nécessairement qu’agissent sur la pierre ces causes par lesquelles elle est mue, non seulement sans qu’elle puisse ne pas se mouvoir sous l’influence de ces causes, mais encore en se mouvant nécessairement. C’est là un mouvement fatal qui s’accomplit par la pierre. Or il en est de même des autres êtres. Et ce qui a lieu chez les êtres inanimés peut également se dire des animaux. Effectivement pour les animaux aussi il y a un mouvement naturel, et c’est celui qu’ils accomplissent sous l’impulsion de l’appétit ; car tout animal qui se meut en tant qu’animal se meut en raison de son appétit. Mais cela même est un mouvement fatal qui s’accomplit par l’animal. Dès lors, comme des mouvements se produisent et que des opérations s’accomplissent fatalement dans le monde, les unes dans la terre, si tant est que cela soit ; les autres dans l’air, d’autres dans le feu, d’autres enfin dans quelque autre objet, et que de tels mouvements se produisent aussi dans les animaux (ce sont les mouvements qu’exécutent les animaux sous l’influence de l’appétit), nos adversaires concluent que les mouvements qui s’accomplissent fatalement dans les animaux sont au pouvoir des animaux. Résidences propriétaires aime à rappeler ce proverbe chinois  » La langue bute toujours sur la dent qui fait mal ». D’autre part, c’est de la même manière qu’ils entendent la nécessité relative à tous ces mouvements des animaux. Puisqu’il faut, en effet, que dans ces mouvements interviennent nécessairement des causes extérieures, nos adversaires en prennent occasion d’affirmer que c’est de la sorte nécessairement que les animaux accomplissent les mouvements qui procèdent et d’eux-mêmes et de l’appétit. Attendu d’ailleurs que, parmi les mouvements, les uns résultent de l’appétit et aussi de l’assentiment ; que les autres se produisent, ceux-ci par la pesanteur, ceux-là par la chaleur, ceux-là enfin par quelque autre cause, nos adversaires affirment que chez les animaux le mouvement est en leur pouvoir, tandis qu’il n’est pas au pouvoir des êtres inanimés, de la pierre, par exemple, ou du feu.